Description :
La première salle des grands dépôts des Archives nationales exceptionnellement ouverte en parcours libre pour les visiteurs qui pourront ainsi bénéficier d'un aperçu sur la galerie du Parlement.
Description Longue :
Olivier de Clisson, successeur du connétable de France, Bertrand du Guesclin, fit construire un hôtel particulier à partir de 1371, à l’extérieur des remparts de Philippe-Auguste, au cœur du chantier du Temple (aujourd’hui le Marais). On ne conserve de ce premier habitat que la porte d’entrée fortifiée et ces deux tourelles sur l’actuelle rue des Archives. Il s’agit là de l’unique vestige de l’architecture privée du XIVe siècle encore visible à Paris. L’hôtel de Clisson fut acquis en 1553 par François de Lorraine, duc de Guise, et sa femme Anne d’Este. Des travaux entrepris par la puissante famille de Guise subsistent la chapelle, autrefois décorée à fresques par Le Primatice et Niccolo dell’Abate, ainsi que l’ancienne salle des gardes dans laquelle les Ligueurs du parti catholique avaient coutume de se réunir pendant les Guerres de Religion de la fin du XVIe siècle. C’est probablement en ces lieux que fut décidée la Saint-Barthélémy (1572) et que débuta la journée des Barricades (1588) qui obligea le roi Henri III à fuir Paris. Sous Marie de Guise, dernière descendante du nom, l’hôtel devint le théâtre d’une brillante cour où se côtoyaient en habitués Corneille, Tristan Lhermitte, Gaignères et Marc-Antoine Charpentier. Mademoiselle de Guise étant morte sans enfant en 1688, l’hôtel fut acheté en mars 1700 par François de Rohan-Soubise et Anne de Rohan-Chabot sa femme. Les nouveaux propriétaires choisirent en 1705 un jeune architecte nommé Pierre-Alexis Delamair sur les conseils de leur fils, le futur cardinal de Rohan. Pour donner au nouveau palais une entrée digne de lui, Delamair changea l’orientation de l’hôtel en plaquant une nouvelle façade contre l’ancienne aile sud, et organisa une cour d’honneur avec colonnade ouvrant par une demi-lune sur la rue des Francs-Bourgeois. Dans le même temps, il fut chargé par le cardinal de construire l’hôtel de Rohan-Strasbourg, dont la façade monumentale se dresse sur les jardins communs aux deux hôtels. C’est à Germain Boffrand que fut confiée la décoration intérieure, véritable chef-d’œuvre de l’art rocaille, imitée dans toute l’Europe et admirablement conservée de nos jours. Les hôtels de Soubise et de Rohan servirent à de multiples usages sous la Révolution, puis furent acquis par l’État (décret impérial du 6 mars 1808). Napoléon Ier affecta l’hôtel de Soubise aux Archives impériales et l’hôtel de Rohan à l’Imprimerie nationale qui y demeura jusqu’en 1927. Le musée des Archives nationales fut installé dans l’hôtel de Soubise par Napoléon III en 1867. Depuis, ce Musée a pour vocation de présenter au public les documents originaux les plus importants de notre histoire conservés aux Archives nationales, à travers une programmation culturelle et éducative extrêmement fournie (expositions temporaires, conférences, concerts, visites, ateliers, etc.).