Description :
Pas de visite libre en dehors des visites guidées.
Description Longue :
Le Lycée Janson de Sailly ouvre ses portes le 13 octobre 1884, trois ans après que Jules Ferry, en présence de Victor Hugo, en ait posé la première pierre le 15 octobre 1881. Il concrétise les vœux formulés par Alexandre-Emmanuel-François Janson dans son testament rédigé en 1816, confirmés dans les testaments suivants de 1821 et 1828. En effet ce bourgeois aisé, malheureux en ménage, léguait à l’Université « tous les deniers libres provenant de ma succession » à charge de « créer à Paris une institution sous le nom de Collège Janson, où des jeunes gens distingués par leur amour filial et âgés d’au moins douze ans recevront l’éducation des humanités ». Une succession qui devait s’avérer difficile puisque ce n’est qu’en 1876 à la mort de son ex-épouse que l’Université réussit à entrer en possession des biens qui lui étaient destinés. A partir de là tout devait aller très vite. Une fois l’emplacement choisi, dans ces lieux récemment rattachés à la capitale, où les conditions de salubrité paraissent idéales, - à proximité du bois de Boulogne – les travaux sont confiés à l’architecte Charles Laisné, fort réputé, avec pour mission de réaliser selon les vœux de Jules Ferry alors Président du Conseil, ministre de l’Instruction publique et des Beaux arts, « le lycée des temps nouveaux (…) nous voulons installer, comme en ce lycée modèle, les vastes préaux, les beaux ombrages, la lumière, le soleil, tout ce qu’il faut aux enfants comme aux plantes, car ils vivent avant tout comme elles, de soleil et de grand air ». Les bâtiments administratifs et scolaires s’ordonnent autour de trois grandes cours : - Au centre, la cour d’honneur, jardin à la française, qui rassemble les pôles administratifs. - A gauche, la cour du Lycée, de la seconde aux classes préparatoires / - A droite, la cour du Collège, de la sixième à la troisième, avec le gymnase. L’ancien « Petit Lycée » occupé autrefois par les classes primaires, qui donne sur l’avenue Georges Mandel, est occupé aujourd’hui par des appartements de fonction. L’ensemble de l’établissement est relié par des passages ou des galeries couvertes. Outre l’intérêt que présentent les bâtiments à l’architecture en fer et en pierres, la décoration d’ensemble ne laisse rien au hasard. Sur la façade principale en pierre de taille, rue de la Pompe, s’échelonnent les bustes de grands écrivains (de Corneille à Voltaire), quant aux pavillons d’angle qui s’élèvent sur deux étages, ils sont ornés des bustes d’écrivains et de savants (de Montaigne et Descartes à Guizot et Victor Cousin et bien sûr Victor Hugo). Enfin, l’entrée principale est encadrée de statues représentant les Lettres et les Sciences. A l’intérieur de la cour d’honneur des médaillons en lave émaillée figurent, dans ce qui devait être et est devenu un « grand » lycée scientifique, les visages de huit grands savants du XVIIIe et XIXe siècle. Outre l’architecture du XIXe siècle, deux salles qui devaient être rénovées pour le cinquantenaire retiennent particulièrement l’attention. Il s’agit de la « Salle des actes » et du « Parloir Wallon ». Si l’on en croit Le Figaro du 11 août 1937, « Les deux parloirs du lycée Janson de Sailly ont été confiés à un groupe excellent de peintres jeunes et ardents tels que Brianchon, Poncelet, Antral, Jacquemain, Guy-Loë, travaillant en équipe, ce qui paraît conforme aux besoins de la décoration moderne. » Et malgré les aménagements plus que nécessaires, liés à son développement intellectuel, son ouverture sociale et internationale, autant qu’aux vicissitudes de l’Histoire – Hôpital en 1914 / centre de recrutement et d’entraînement à la Libération en août 1944- le Lycée a su tenir, durant les 130 ans écoulés, la promesse faite par Victor Hugo lors de la pose de la première pierre (s’adressant aux lycéens) : « Qu’est-ce qu’une première pierre. C’est l’espérance, c’est l’avenir, c’est la promesse que tout ce que vous pourrez rêver de bon et de beau se réalisera. »
