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N° A750220 - Ancien siège Le Parisien Libéré

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Adresse :
124 rue Réaumur
 
75002 Paris 2e Arrondissement
Coordonnées GPS :

Localiser :

Historique :

Projetée dès 1864 mais percée seulement entre 1897 et 1905, la rue Réaumur se caractérise par une grande variété de façades. Plusieurs raisons expliquent cette diversité d'architectures, certaines peu communes. La nouvelle artère profite d'une réglementation de 1902 qui autorise une plus grande liberté architecturale afin de rompre avec l'uniformité des artères et immeubles haussmanniens. Un concours organisé par la municipalité à partir de 1898 promettait de récompenser les plus belles façades. Destinés à l'industrie, ces immeubles accueillent en majorité des activités liées à la presse et à l'imprimerie, à la confection et au commerce de gros. Il est possible que Georges Chédanne (1861-1941) , à qui cet immeuble a longtemps été attribué, ayant des chantiers importants, ait plus ou moins confié cette réalisation moins prestigieuse à un confrère besogneux. Quel qu'en soit l'auteur, il eut du génie. Le bâtiment est à l'origine sans doute destiné à des commerces de tissus qui avaient besoin de planchers solides pour leur stockage. Occupé par le siège du quotidien Le Parisien Libéré entre 1944 et 1973, il en a gardé le nom et est communément appelé le Parisien. La structure de la construction en poutres métalliques rivetées apparaît pleinement sur la façade. D'épaisses poutrelles horizontales séparent les cinq premiers niveaux d'élévation (seuls le cinquième étage, en brique, et le sixième, aménagé sous combles, n'utilisent pas le métal) , tandis que de fines poutrelles verticales délimitent les travées, se subdivisent au rez-de-chaussée par d'élégantes courbes en deux lignes verticales (principe de la ramification) et portent les trois bow-windows du quatrième étage. Le stricte quadrillage de la façade par ces lignes verticales et horizontales est atténué par les courbes aux angles du premier niveau et celles des consoles des bow-windows. Les quatre premiers étages sont en surplomb par rapport au rez-de-chaussée où s'ouvrent trois grandes portes vitrées dont les deux latérales dessinent des arcades. Des fenêtres perpendiculaires éclairent les premier et deuxième étages. Au troisième étage, les arcs surbaissés des baies sont identiques à ceux des baies et de la base des bow-windows de l'étage supérieur. Le cinquième étage est construit en briques, le sixième est sous combles : tous deux sont réservés à l'habitation et sont en retrait par rapport à l'ensemble. Les étages n'ont pas de plan défini à l'avance, l'occupant étant libre de disposer les cloisons à sa guise. La façade métallique tranche avec ses voisines qui ne font pas preuve d'une telle audace. Le principe de la structure métallique exposée rappelle les constructions industrielles de l'époque (qui connaissent leur apogée lors de l'Exposition Universelle de 1889) , mais est très rarement adopté pour ce type de bâtiment. Il s'agit pour une des premières fois d'un bâtiment à étage avec une véritable structure métallique. L'architecte a ici privilégié deux objectifs : assurer un maximum de lumière aux ateliers et permettre aux planchers de résister à de lourdes charges. L'élément structurel d'acier coulé est saisi ici dans ses qualités plastiques, cinquante ans avant les grandes constructions issues de l'Ecole de Mies van der Rohe. L'immeuble est actuellement occupé par une agence de France Télécom ; rien ne rappelle l'occupation antérieure par Le Parisien Libéré.

Classement monument historique :

PA00086074
Immeuble, ancien siège du quotidien Le Parisien Libéré
Façade sur rue et toiture correspondante : inscription par arrêté du 9 mars 1965